Enfant handicapé ou en situation de handicap : qu’est-ce qu’on dit ?

Dire "enfant handicapé" ou "enfant en situation de handicap" n'est pas seulement une question de terminologie. Les mots que nous choisissons ont un impact significatif sur l'inclusion et la perception du handicap. Comment alors choisir les termes les plus appropriés pour parler du handicap et promouvoir l'inclusion ?

La précision, meilleure alliée de l'inclusion

Le handicap revêt de multiples formes : visible ou invisible, physique ou mental, permanent, intermittent ou évolutif. Notre compréhension des pathologies évolue, tout comme leur perception sociale. L'objectif n'est pas de devenir expert·e en tous les handicaps, mais de s'éduquer pour choisir le mot qui reflète le mieux la réalité. Par exemple, dire "malvoyant" au lieu d'"aveugle" pour paraître plus politiquement correct est une erreur, car ces termes décrivent des réalités différentes. 

Les mots justes sont ceux des personnes concernées

Certaines personnes préfèrent un "langage centré sur la personne" (person-first language), tandis que d'autres optent pour un "langage centré sur l'identité" (identity-first language). Ainsi, on entendra "je suis une personne handicapée" ou "je suis autiste". Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de vivre son handicap, et il est essentiel de respecter les préférences des personnes concernées. Une simple question peut souvent éclaircir leurs attentes et rendre la communication plus respectueuse et inclusive.

La dimension culturelle et contextuelle du langage

Le choix des mots pour parler du handicap varie également selon les contextes culturels et sociaux. Par exemple, certaines cultures privilégient des termes qui mettent l’accent sur les capacités et les potentialités, tandis que d’autres peuvent utiliser des expressions plus médicales ou cliniques. La sensibilité culturelle et contextuelle est essentielle pour éviter les malentendus et les stigmatisations involontaires. Il faut aussi garder à l’esprit que le langage évolue. Ce qui était accepté ou courant il y a quelques décennies peut être perçu comme offensant aujourd’hui. 

Terminologie et législation 

Le choix des termes dans les lois et les politiques publiques a des répercussions profondes sur la vie des personnes handicapées. Une terminologie inclusive et précise peut garantir un accès équitable aux droits et aux services, promouvoir des politiques d’inclusion efficaces et sensibiliser les professionnels à adopter des pratiques respectueuses et inclusives. 

La loi utilise le terme “personne handicapée” pour désigner quelqu’un avec une déficience entraînant une incapacité significative et persistante, et qui rencontre des obstacles dans ses activités courantes. Ce terme est donc utilisé dans des contextes spécifiques, notamment pour les personnes ayant besoin de soutiens et d’adaptations importantes. Tandis que le terme “personne en situation de handicap” met l’accent sur la situation plutôt que sur la personne elle-même. Il souligne l’importance d’adapter l’environnement pour éviter les obstacles. Par exemple, rendre accessibles les bâtiments et les transports profite à tous ceux qui rencontrent des difficultés, pas seulement aux personnes avec des incapacités permanentes.

Une société plus inclusive passe toujours par des mots justes 

En fin de compte, il n'y a pas de réponse unique à la question "enfant handicapé ou en situation de handicap". Chaque terme peut avoir sa place selon le contexte et les préférences des personnes concernées. L'essentiel est de s'efforcer d'être précis, de respecter les choix linguistiques des individus et de ne jamais oublier de rendre visible la diversité, notamment en intégrant systématiquement la perspective des femmes handicapées. Adopter ces principes permet de progresser vers une société réellement inclusive.

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