#4 Aline, Nicolas et Charlotte, une incroyable épopée

Pour ce quatrième numéro de notre newsletter des petits handi-explorateurs, Charlotte nous emmène dans ses bagages pour un tour de l'Adriatique de plus de trois mois ! De la grande prématurité à l'aventure, la vraie, il n'y a qu'un pas (de géant).

Croire en l'avenir pour s'accrocher dans le présent. Voilà comment l'on pourrait résumer l'histoire du voyage d'Aline, Nicolas et Charlotte. C'est en 2018 que les deux jeunes parents ont imaginé leur premier voyage en famille, dans un contexte aussi particulier que terrifiant : devant l'incubateur de leur fille, Charlotte, née grande prématurée.

Un voyage qui a beaucoup évolué

"Ce projet de grand voyage est né alors que notre fille se battait pour vivre, de ses 740 grammes. Nous nous sommes fait la promesse à ce moment-là, que nous lui ferions voir la beauté du monde." Chose promise, chose due, et ce en dépit des aléas de la vie. Et pour cause, à 18 mois, la petite Charlotte a été diagnostiquée d'un handicap, ce qui a poussé la petite famille à revoir ses plans. .

"Il nous est apparu trop complexe et trop peu réaliste, au vu de la lourdeur de son handicap et des appareillages nécessaires à sa vie quotidienne, de partir en tour du monde, notre projet initial", explique Aline. "On a tous en tête des histoires de fauteuils cassés ou perdus lors de voyage en avion, il n'était pas concevable pour nous de prendre ce risque. C'est ainsi que l'Adriatique tour est né."

Une aventure de trois mois

A défaut de faire le tour du monde, la petite famille se lance dans un périple incroyable : une "folle aventure de trois mois", à travers l'Italie, la Slovénie, la Croatie et le Monténégro. Le tout avec plusieurs challenges. D'abord, celui d'éviter les trajets trop longs : "Être dans une même posture trop longtemps devient inconfortable voire douloureux pour Charlotte." Mais aussi, trouver les logements adaptés à son handicap, adapter ses appareillages, choisir des activités...

C'est à cette époque que les jeunes parents ont créé Charlotte&Co, leur association pour "sensibiliser, contribuer à notre niveau à changer les regards sur le handicap de l'enfant, et œuvrer pour plus d'accessibilité aux loisirs et activités de plein air pour les enfants porteurs d'un handicap moteur et leur famille." Le tout avec un objectif clair : "Avoir accès à une enfance comme tous les enfants, voilà notre combat !"

Un voyage fondateur

Pour faciliter le voyage, Aline et Nicolas s'adaptent au rythme de Charlotte, avec des temps de repos incompressibles. Et très vite, ils s'émerveillent au fil des étapes italiennes : "Les doutes que nous avions s'envolent en voyant Charlotte s'adapter et se sentir chez elle partout. Elle prend énormément de plaisir à changer de maison tous les 4 jours en moyenne et à découvrir de nouvelles choses, surtout les paninis", rigole la jeune maman.

Cette dernière précise toutefois que l'Italie n'est pas un pays facile d'accès pour les personnes à mobilité réduite : "Cependant quelques spots que nous avons trouvé tout à fait praticables et qui valent totalement le détour : Gênes en Ligurie, Lucques et Sienne pour la Toscane, Gubio et Pérouse en Ombrie, Bologne en Emilie-Romagne et Vicence en Vénitie."

Point positif à souligner également : la carte de stationnement PMR permet de stationner gratuitement partout en Italie sur les places dédiées que nous avons trouvées aisément et offrent des tarifs réduits pour la personne titulaire de la carte et d'un accompagnant.

Un coup de coeur pour la Slovénie

En revanche, la Slovénie s'est montrée "relativement handi-friendly", et offre à la petite famille des étapes sans difficultés particulières : une source de stress en moins. D'autant que les challenges ne font peur ni à Aline, ni à Nicolas, qui souhaitent absolument transmettre cet état d'esprit à Charlotte : "Le dépassement de soi est aussi ce que nous sommes venus chercher en partant à l'aventure et c'est une notion que nous voulons absolument transmettre à notre fille. Les limites psychologiques que nous nous imposons sont bien plus enfermantes que les limites physiques imposées par le handicap."

"A mi-chemin de cette folle épopée nous sommes heureux de constater que le pari est gagné et que nous prenons tous les 3 énormément de plaisir à vivre cette belle expérience en famille malgré la bonne dose d'énergie et d'organisation logistique que cela suppose", conclut Aline. Mais cette histoire n'est que la première partie de ce long voyage de trois mois.

Rendez-vous dans une prochaine newsletter pour la suite de cette folle aventure et en attendant suivez leurs péripéties sur Instagram.

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