Difficile de savoir quand et à qui parler du handicap de son enfant. Si on pourrait penser que la communication et le dialogue peuvent naturellement donner lieu à de l’empathie et de la compréhension, les parents d’enfants handicapés savent bien que parler de ce qu’ils traversent à leur employeur ou à une potentielle garde pour leur enfant peut aussi leur mettre des bâtons dans les roues.

De nombreux parents d’enfants handicapés font état de difficulté à trouver un mode de garde quand ils partagent la situation de leur enfant. Une récente étude du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) révèle en effet que 54 % des enfants en situation de handicap de moins de 3 ans sont gardés exclusivement par leurs parents, contre 32 % pour les autres enfants. C’est pourquoi certains et certaines font le choix de ne pas parler du handicap de leur enfant au moins au moment de la prise de contact. 

Nounou, baby sitter : doit-on les prévenir que son enfant est handicapé ?

Certaines nounous ou baby sitter font le choix de ne pas prendre en charge d’enfants handicapés par inexpérience, manque de confiance ou peur de mal faire, rendant le parcours de prise en charge difficile pour les familles. Cependant, des organismes proposent des services spécifiques de prise en charge d’enfants handicapés. 

C’est le cas de la plate-forme, encore en cours d’ouverture, Hapaulo, qui propose de mettre en relation les parents avec des  "baby-sitters, garde d’enfants et professionnels adaptés partout en France". FamilySphere, prestataire de garde d’enfants à domicile, propose également à ses nounous des formations spécifiques. Les parents peuvent donc se voir proposer des professionnelles déjà fortes d’une expérience précédente avec un enfant en situation de handicap ou qui aura suivi une formation assurée par l’organisme de prise en charge de l’enfant gardé, comme l’IME, l’institut médico-éducatif, ou encore la SESSAD. 

Parler du handicap de son enfant à la crèche

À la crèche ou à l’école, il est important de partager avec l’équipe pédagogique l'état de santé de son enfant. D’une part parce que cela peut permettre une meilleure prise en charge au quotidien mais aussi parce que l’équipe pédagogique peut être un réel soutien pour vous. 

Les courriers de ces professionnels permettent en effet d’étayer les dossiers à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Ce sont aussi avec eux que s’organisent les prises en charge particulières, avec le concours des AVS/AESH ou dans le cas d’une structure ULIS. Cacher le handicap de votre enfant semble, de toute manière, contre-productif. Les professionnels qui prendront en effet votre enfant en charge au quotidien se rendront bien compte par eux-même des particularités de votre enfant. 

Et à son employeur alors ?

Il n’est absolument pas obligatoire de parler du handicap de votre enfant à votre employeur mais une discussion à ce sujet pourrait vous permettre de mettre en place une meilleure organisation de votre temps de travail si c’est nécessaire, comme par exemple des jours de télétravail si votre poste le permet ou encore un aménagement de vos horaires. À vous de mesurer si cette information peut vous faciliter les choses, ou pas, en fonction de la politique de management de votre employeur.