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Ces entreprises qui mettent en place des solutions pour les familles aidantes : le cas de L'Oréal 

Si le statut particulier des aidants est souvent un geste d’amour et de dévotion, envers son enfant, il n’empêche que le quotidien est souvent difficile à porter. D’où l’importance d’être aidé par son employeur.  

Les bureaux de L’Oréal

 On estime à 11 millions le nombre d’aidants en France. Soit 1 français sur 5, dont 70% d’actifs et 60% sont des femmes. Un statut souvent non reconnu à sa juste valeur, qui fait d'eux les référents directs de celles et ceux – enfants, adultes ou personnes âgées - qui ne peuvent pas ou plus se gérer seuls, à cause d’une maladie, d’un handicap ou encore du fait de leur âge. Un rôle lourd, aussi bien en termes de charge mentale que de responsabilités. Les aidants le disent, ils souffrent fréquemment de stress et ne se sentent pas forcément écoutés, compris, considérés...  

« Aider les aidants, c’est déjà leur faire comprendre qu’ils le sont et qu’ils ne sont pas seuls » - Anne-Laure Thomas 

« Il y a de grandes chances que nous soyons tous un jour les aidants de quelqu’un d’autre. Par conséquent, il est important qu’on prenne conscience de l’impact que ce rôle multitâche peut avoir sur les personnes concernées » raisonne Anne-Laure Thomas. « Le problème, ajoute la Directrice de la Diversité du groupe L’Oréal, c’est qu’il est commun d’occuper un tel rôle sans s'en rendre compte ou prendre conscience des répercutions qu’il peut avoir sur notre bien-être, notre santé, notre vie familiale et de couple et enfin, notre évolution professionnelle. « Aujourd’hui, il est crucial de libérer la parole autour de ce rôle d’aidant » assure-t-elle. 

L’après covid a engendré une nette vague d’aidance, répercussions de l’état de santé de nombreux Français, mais aussi d’une solidarité accrue. Mais si les aidants connus semblent aujourd’hui plus nombreux, c’est aussi parce que la frontière entre vie pro/ vie perso est plus mince. Cela donne l’occasion aux employés de dévoiler plus spontanément leur quotidien, sans craindre de répercussions. « Au travail, on n’est pas obligé de tout dire. Mais parfois, savoir que l’on peut être écouté aide à se sentir moins seul » assure Anne-Laure Thomas.  

Être aidant peut amener à soutenir un enfant ou un conjoint malade et/ ou en situation de handicap, un parent ou beau-parent dépendant à cause de son grand âge, un voisin ou ami en perte d’autonomie... L’aide peut prendre différentes formes : gestion domestique pour 60% ou administrative pour 44% des aidants, soutien moral pour 50%, aide au déplacement pour 41% et enfin un suivi régulier du bien-être des personnes dans le besoin, pour 38% des personnes*.  

Pour Anne-Laure Thomas, « il est normal que les employeurs facilitent, autant qu’ils le peuvent, le quotidien des aidants en allégeant leurs principales problématiques et en facilitant la conciliation des différents temps de vie ». Plus encore, il est, selon elle « de la responsabilité de tous de faire remonter les infos recueillies sur le terrain pour que des mesures soient prises à l’échelle globale de l’entreprise ». 

Les actions concrètes mises en place par le groupe L’Oréal 

20% des aidants actifs dédieraient 20h par semaine ou plus à la personne aidée, en gérant en parallèle leur vie professionnelle et familiale*. Des chiffres qui expliquent sans mal le manque de temps pour leurs loisirs (pour 31%) ; la baisse de moral et les troubles du sommeil (pour 29%) ; les soucis de santé (pour 27 %) ou encore la difficulté à obtenir des réponses concrètes sur des points administratifs (constitution d’un dossier APA, recrutement d’une aide à domicile, placement en Ehpad...), que soulignent de nombreux aidants*. 

C’est la raison pour laquelle le groupe L’Oréal a mis en place des mesures destinées à alléger cette charge, qui peut peser lourd sur le mental comme sur la santé des aidants.  

Les dispositifs sont de 3 natures :  

  • L’allégement de la charge mentale, avec l’écoute empathique et le soutien de différents membres du groupe (managers, membres du service RH, médecins et infirmiers du travail, assistants sociaux...).  

  • L’aide concrète via des plateformes donnant accès en direct à des médecins du travail, des juristes, des assistants sociaux...  

  • La gestion facilitée du temps de travail : télétravail bi-hebdomadaire, flexibilité des horaires, changement ou aménagement de poste. Les employés peuvent bénéficier de dons de jours de la part de collègues et de jours alloués à l’aide de leur protégé (3 jours pour les salariés aidants, 5 pour les parents d’enfant handicapé, en plus des jours « enfant malade » ; tous fractionnables en demi-journées). 

Ces actions touchent toute l’entreprise. Quand celles et ceux qui en bénéficient directement voient leur quotidien simplifié, les autres ne sont pas pour autant oubliés. « L’absence d’un aidant ayant des répercussions sur la charge de travail de toute son équipe, il est nécessaire que le soutien soit global » reconnait Anne-Laure Thomas. Tous, jouissent de la « fierté d’appartenir à un groupe engagé et à l’écoute des besoins de chacun ». Pour elle, les remontées du terrain ont déjà prouvé que « ce dispositif gagnant-gagnant est perçu de manière très positive ». 

* Source : Baromètre des aidants 2022 de la fondation APRIL (sondage réalisé par l’institut BVA).